Tout commence fin septembre. C’est à l’occasion d’une discussion avec nos amis Marocains que nous envisageons un déplacement au Maroc courant novembre. Envie d’aller retrouver les Bass du barrage Moulay Abdellah, région de TAMRI SOUSS MASSA. J’y avais goûté en février 2018 et j’avoue que j’avais été conquis tant par les Bass que par la gentillesse des personnes nous accueillant. Au fil des jours, le projet s’est transformé. Au départ, il s’agissait d’une pêche en petit comité, mais c’est rapidement devenu un véritable évènement de pêche internationale.
La dynamique de l’Union Marocaine du Black-Bass (UMBB), sous l’égide du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification (HCEFLCD) Marocain, avec l’appui de l’agence Allemande de coopération internationale (GIZ), font que cet évènement s’est transformé en la deuxième édition de la compétition internationale autour de la pêche du Black-Bass : BLACK BASS No Kill 2.
La première édition s’était déroulée en octobre 2016 et avait réuni une quarantaine de pêcheurs marocains ainsi que des invités de différentes nationalités.
Cette année, les organisateurs espèrent une vingtaine de pêcheurs internationaux pour cette compétition et une centaine de pêcheurs locaux. Le but : promouvoir la pêche du Black-Bass au Maroc qui n’a rien à envier aux autres pays, mais que les autres pays peuvent lui envier.
Le thème de ce week-end : Mettre en valeur les ressources piscicoles pour un tourisme halieutique durable et responsable, ainsi que la promotion de l’emploi et des revenus en zone rurale.
Cette compétition se déroule en binôme. Nous sommes 6 français. Je m’associe à Laurent Petit. Le second binôme est constitué de Franck et Etienne, alors que le troisième est constitué de Sylvain et Thomas.
Nous arrivons le jeudi par la Royal Air Maroc, chose appréciable pour cette destination, le transport des cannes en tube est gratuit comme pour le matériel de golf. Je n’ai pas osé prendre les monobrins et pourtant, c’est gratuit, alors n’hésitez pas à prendre votre matériel. Je me suis contenté de prendre les 2 brins pensant que la longueur serait prise en compte, mais non. Côté petit matériel, ayant toujours peur d’être trop juste ou de ne pas avoir le bon leurre, j’ai pris un petit bakkan. C’est plus confortable pour pouvoir prendre plusieurs boites de leurres durs et souples.
Tout commence le vendredi. Les étrangers ont le droit à un pré-fishing de 3h00, histoire de prendre contact avec le barrage et les premiers poissons.
Nous somme déposés en bus au barrage et nous avons un peu de chemin à faire à pied avant d’être au bord de l’eau (ente 10 et 15 minutes). Le chemin n’est pas praticable avec le bus. C’est une chose que nous prenons en compte pour le lendemain. Nous allons avoir pas mal de retard par rapport aux locaux qui vont se déplacer avec leur voiture personnelle. Ce n’est pas grave, car la journée est longue et nous allons avoir 10h00 de pêche devant nous. Nous sommes là pour participer autour de cet événement international et pêcher avec les meilleurs pêcheurs Marocains qui connaissent très bien le barrage, puisque pas moins de 13 compétitions y ont été organisées en deux ans.
D’un commun accord avec Laurent, nous décidons de délaisser la zone de départ, partir sur la droite vers la digue, mais c’est peine perdue. Bien que nous y ayons quelques repères pour y avoir pêché en février, nous savons que les postes seront pris d’assaut bien avant que nous y arrivions. Il y a trop de marche par rapport à notre point de dépose et c’est accessible en véhicule léger. Nous décidons donc de partir sur la gauche en empruntant les chemins escarpés. Nous serons en retard par rapport aux locaux, certes, mais nous aurons encore de nombreux espaces de pêche vierges. Au cours de ce pré-fishing, nous laissons derrière nous la première anse pour passer directement à la seconde. C’est l’occasion de noter les temps de marche. Nous attaquons sur la pointe qui sépare les anses. Nous rentrons quelques petits poissons au souple comme au dur. Pour étendre au mieux la prospection, nous nous partageons les secteurs. Finalement, je rentre un poisson maillé (+30 cm), puis un second et prends une touche que je ne ferre pas volontairement.
Le poste est simple. Il y a une grosse touffe d’herbier infranchissable, un couloir avec un tapis d’herbier très aéré et une seconde zone dense. Les poissons sortent sur la zone du couloir pour attaquer les leurres et les touches s’enchaînent. Je repère le spot et le laisse au repos. Je retrouve Laurent qui, de son côté, a également fait du poisson. Il est déjà l’heure de rentrer, car nous avons compté 25 minutes de marche d’un pas soutenu.
Retour en bus à l’hébergement, le temps de nous changer, avaler un morceau et nous assistons à l’ouverture officielle de l’évènement.
Après le discours d’accueil du représentant du HCELCD, Monsieur LAAMIRI Mohamed Bader, et du représentant du GIZ Monsieur CESANA Julien, nous participons à la visite des stands sur différents thèmes :
– Stand Haut Commissariat/GIZ
– Projet Tourisme Durable
– Stand services touristiques de la région et produits du terroir
– Stand des Fédérations de la Pêche
– Stand Matériel et techniques de pêcheurs
– Stand Union Marocaine Black-Bass
Vient ensuite la conférence pour la « Promotion du tourisme halieutique durable et responsable », ainsi que la « Promotion de l’emploi et des revenus en zone rurale » animée par différents intervenants :
– Plan stratégique pour la promotion de la pêche touristique animé par Monsieur LAAMIRI Mohamed Bader du HCELCD
– Appui du projet « Tourisme Durable », pour la promotion des métiers de la pêche de loisirs, animé par le représentant du GIZ Monsieur CESANA Julien
– La pêche touristique du Black-Bass en France animé par Monsieur Franck ROSMAN
– Avantages et démarches d’adhésion à « BASS Nation » animé par Monsieur Etienne FLEURANT
S’ensuit une série de questions réponses entre les animateurs et les pêcheurs qui montrent bien l’implication de tous pour œuvrer tant au développement de l’économie locale que pour améliorer, protéger et soutenir les populations de Black-Bass, pour le plus grand plaisir des pêcheurs sportifs.
Soleil, surf, écotourisme, pêche, qualité des produits alimentaires font de la région d’Agadir (pour le surf) et du Maroc une vraie destination plaisir !
Passons à la compétition. Samedi matin, réveil de bonne heure. 6h30, gros petit déjeuner histoire de pouvoir tenir la journée, car nous ferons l’impasse sur le panier repas et nous contenterons de prendre de l’eau. Nous montons dans le bus et prenons la tête de convoi des véhicules en direction du barrage. C’est impressionnant de voir cette longue colonne de véhicules qui serpente sur les routes de montagne. En arrivant proche du lac, nous faisons une pause photo de groupe avec quasiment une centaine de pêcheurs passionnés puis nous reprenons la route.
Alors que le bus stoppe à peine, les véhicules des locaux partent dans toutes les directions. Ils sont à fond. Le temps de récupérer nos affaires, ils sont déjà au bord de l’eau. Comme prévu la veille, on a beaucoup de retard. Nous appliquons la stratégie établie en partant sur la gauche. Nous avons repéré quelques point stratégiques avec Google Earth, à voir ce que cela donnera. Nous avons toujours le poste trouvé la veille en secours…
Suite au prochain récit !
Jean Michel MARCON, Team Rapala